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Montauk
5 juillet 2009

Que cachent les légendes urbaines ?

legendes C’est l’été, c’est le moment de bouquiner, si possible sans trop s’épuiser les neurones. Pourquoi pas le livre « 13 légendes urbaines », récemment paru et écrit par Nicolas Jaillet, Olivier Lhote et Alain Venisse ? A travers 13 nouvelles, les auteurs livrent des variations – avec les ados comme cœur de cible – sur de fameux mythes et rumeurs qui sont loin d’être innocents.

Les légendes urbaines utilisent toujours des récits angoissants pour faire passer un message. Le thème le plus récurrent est celui du secret, du complot. Que nous cachet-on ? Et par extension, que cache notre civilisation ? Pas étonnant, dès lors, que beaucoup de ces histoires se déroulent dans les souterrains, utilisés comme des métaphores (le métro, par exemple, mais aussi le souterrain de l’Opéra de Paris).

En l’occurrence, c’est la barbarie que cache la civilisation. La sauvagerie que dissimule l’éducation. Ces légendes se situent donc au moment le plus effrayant, celui où la nature reprend le pas sur la culture. C’est pourquoi il est souvent question d’animaux qui déboulent, incongrus, dans l’espace urbain. Comme cette histoire de crocodile dans les égouts de Paris. Là aussi, c’est symbolique : vous pensez être à l’abri des animaux sauvages dans votre confort moderne ? Que nenni, ils dorment sous votre salle de bains.

louvres  Ceux qui dissimulent, qui cachent, qui complotent, ce sont évidemment les puissants, les gouvernements. Dans la nouvelle « Bienvenue Douglas », le gouvernement australien camoufle des manipulations génétiques réalisées sur des chiens et des rats qui ont abouti à des croisements monstrueux. Tandis que dans « 666 », on apprend que François Mitterrand lui-même aurait fait construire la Pyramide du Louvre avec 666 plaques de verre, c'est-à-dire le « chiffre du diable » ! Pour certains, le socialisme rime visiblement avec satanisme…

Mais qui dit puissants dit aussi impérialisme donc Etats-Unis.  En arrière-plan, on ne s’étonne donc pas de retrouver souvent la culture américaine. Comme dans « Au doigt et à l’œil » où un client de MacDo retrouve un doigt humain dans ses frites. Promo d’enfer pour les fast food !

On notera cependant que cet ouvrage publie des versions édulcorées. Ainsi, il reprend la fameuse rumeur d’Orléans, qu’Edgar Morin a étudié dans son livre éponyme. Cette légende-là prétendait que des femmes étaient kidnappées dans les cabines d’essayage de magasins juifs pour être ensuite prostituées. L’auteur a totalement gommé la portée antisémite du récit originel. Qui en disait long sur les motivations des inventeurs de légendes urbaines…

Crédit photo 2: Frédéric de Villamil


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